L’eau dans la ville
RENDRE LA VILLE PERMEABLE :
un impératif face au changement climatique !
Le cycle de l'eau, un cycle naturel
L'eau est partout présente sur la planète. Les précipitations la font passer de l'atmosphère au sol, l’infiltration du sol vers le sous-sol et les nappes phréatiques ; les cours d’eau la transportent jusqu’à la mer ; l’évaporation la refait passer de la surface de la terre vers l’atmosphère ; etc.
Cet ensemble complexe de processus, qui n'a ni début, ni fin, et qui fait subir à l’eau des transformations permanentes en état, quantité et qualité est appelé cycle de l'eau. Il est affecté de manière sensible par les activités humaines et en particulier par l’urbanisation.
Cycle de l’eau (source : MétéoFrance, 2023)
In fine, dans tous les territoires, les eaux pluviales représentent l’unique source d’alimentation de nos ressources en eau (si l’on exclut le dessalement de l’eau de mer). Il est alors impératif et essentiel de ralentir et de retenir ces eaux pluviales au sein des territoires afin de sécuriser nos ressources en eau.
Les effets de l’imperméabilisation des sols sur le cycle de l’eau
Lorsqu’elle tombe, la pluie peut s’infiltrer, s’évaporer, s’accumuler ou ruisseler en fonction de la surface qu’elle rencontre.
Attention : les répartitions en pourcentages indiquées sont approximatives. Elles dépendent d’un grand nombre de facteurs : climat, nature des sols, forme urbaine, etc.
Effets de l’imperméabilisation sur les phénomènes hydrologiques
(Source : Stream corridor restoration, Federal lnteragency Stream Restoration Working Group, 1998)
En milieu urbanisé, la proportion d’eau de pluie qui s’infiltre est généralement moins importante qu’en milieu naturel. En effet, l’imperméabilisation des sols provoque une forte perturbation du cycle de l’eau avec les conséquences suivantes :
une augmentation et une accélération des ruissellements pluviaux susceptibles d’aggraver les inondations ;
une diminution de l’infiltration naturelle de l’eau dans le sol, réduisant ainsi les possibilités de recharge des nappes phréatiques ;
une diminution du pouvoir filtrant et épurateur des sols, susceptible d’aggraver le transfert des polluants vers les nappes et les cours d’eau.
Source : Cerema
Des effets amplifiés par le changement climatique
Le rapport DRIAS 2020, établi par Météo France, sur les nouvelles projections climatiques pour la France Métropolitaine, indique que :
Le cumul de précipitations annuel moyenné à l'échelle de la France est en légère hausse pour les trois scénarios. Cette hausse faible est cependant assortie d’une grande incertitude selon les modèles, pouvant inverser le signe de la tendance et ce quel que soit le scénario. Cette évolution connaît une forte modulation saisonnière : tendance à la hausse en hiver et à la baisse en été. Ces prévisions présentent aussi une variabilité géographique avec une hausse plus marquée au Nord et une baisse sur certaines régions de la moitié sud.
La température moyenne est en hausse pour les trois scénarios, cette évolution de la température se traduit aussi sur les extrêmes. Le nombre de jours de vagues de chaleur ou de canicules est en hausse dans tous les scénarios
Dans un contexte de changement climatique où les épisodes extrêmes de pluies ou de canicules vont être de plus en plus intenses et fréquents, les conséquences de l’imperméabilisation vont se trouver amplifiées. Les milieux construits vont devoir s’adapter pour se protéger à la fois contre les excès en eau, mais aussi contre sa rareté. La maîtrise voire la réduction de l’imperméabilisation des sols dans les espaces urbanisés est un levier pour réduire la vulnérabilité des milieux urbains aux effets des changements climatiques.
Les collectivités doivent porter une réelle stratégie et politique de gestion intégrée et durable des eaux pluviales. Il est urgent de réagir face à l'accélération des phénomènes et l'amplification des conséquences.
Les solutions et savoir-faire existent et sont à votre disposition.