Les solutions de gestion durable des eaux pluviales
Les solutions de gestion durable des eaux pluviales désignent l’ensemble des aménagements et ouvrages privilégiant l’infiltration et le stockage des eaux pluviales le plus à la source possible.
Ils peuvent être mis en œuvre de manière combinée, aussi bien en domaine public que privé (particulier, industriel...), pour des projets de différentes tailles, que ce soit en opération nouvelle ou de réhabilitation/rénovation.
Ils se décomposent en trois grandes familles de dispositifs : les solutions fondées sur la nature, les revêtements perméables et les ouvrages enterrés. Des exemples non exhaustifs de dispositifs sont présentés ci-dessous.
Une liste relativement exhaustive des solutions de gestion durable des eaux pluviales est disponible ici : Solutions alternatives et compensatoires (Wikhydro)
Pour concevoir et dimensionner des systèmes de gestion des eaux pluviales, les documents techniques de référence sont : Mémento technique de l’ASTEE de 2017 et Fascicule 70-II_Ouvrages eaux pluviales (ASTEE, 2021). Des outils gratuits peuvent vous aider à choisir et à dimensionner vos solutions.
Les solutions fondées sur la nature
Les solutions fondées sur la nature (SFN) sont des ouvrages végétalisés qui participent au grand cycle de l’eau et à l’embellissement de l’espace sans l’imperméabiliser (noues, espaces verts inondables, toitures végétalisées, bassins et mares etc...).
Avantages
+ Amélioration du cadre de vie
+ Reconquête de la biodiversité
+ Lutte contre les îlots de chaleur urbains
Il est à noter que, scientifiquement, les solutions fondées sur la nature répondent à des définitions extrêmement précises. Un standard de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a été produit. Pour en savoir plus : Solutions fondées sur la nature (Wikhydro)
Noues et fossés d’infiltration
Les noues et les fossés font partie des aménagements linéaires qui permettent une gestion intégrée de l’eau en milieu urbain. Ce sont des dépressions longitudinales du sol, de pentes variables, qui collectent et régulent les eaux de pluie et de ruissellement en ralentissant leur écoulement vers un exutoire.
La différence entre fossé et noue repose principalement sur leur morphologie. La noue peut être apparentée à un fossé large et peu profond avec un profil présentant des rives en pente douce. Le fossé est une dépression plus profonde et plus étroite que la noue.
Le fossé
La noue
Toitures végétalisées
Les toitures végétalisées sont des aménagements composés de végétaux, de leur substrat, de couches de drainage et d’étanchéité, sur la surface plane ou légèrement inclinée d’un toit. Elles permettent de stocker et ralentir les eaux pluviales.
On en distingue trois types en fonction de l’épaisseur de substrat et du type de végétation : les toitures extensives, semi-intensives et intensives.
Source : Cerema
Espaces verts en creux, jardins de pluie et bassins paysagers
Les espaces verts en creux sont adaptés pour gérer collectivement les eaux pluviales générées par le ruissellement de grandes surfaces, que ce soit en milieu urbain dense, péri-urbain ou rural. Ils assurent l’infiltration des eaux pluviales après stockage voire si nécessaire leur régulation vers un exutoire.
Les bassins à ciel ouvert sont des dépressions peu profondes couplant des fonctions de stockage des eaux pluviales et d’aménagement paysager.
On les appelle « jardin de pluie » lorsque ces espaces associent l’eau et le végétal (irrigation par les eaux pluviales d’arbres et de la végétation). Ils peuvent être implantés à l’échelle du jardin d’une construction ou ponctuellement au bord d’une place ou d’un cheminement.
Espaces temporairement inondables
Les espaces inondables sont conçus de manière à pouvoir assurer la rétention des eaux pluviales, par une inondabilité temporaire et maîtrisée en surface, notamment lors de pluies fortes et exceptionnelles. Il peut s’agir d’un espace vert d’agrément, d’une aire de jeux, d’un terrain de sport, d’une place publique ou d’un parking, selon les opportunités d’aménagement sur l’espace public comme privé.
Ils peuvent aussi être utilisés comme un ouvrage complémentaire. Dans ce cas, l’espace inondable n’est alimenté que par surverse du dispositif principal, ce qui évite sa sollicitation fréquente pour les faibles pluies.
Autres ouvrages
D’autres ouvrages permettent l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol.
L’arbre de pluie est un arbre dont la fosse de plantation a été pensée et dimensionnée en surface et en dépression pour gérer une partie des eaux de ruissellement, favoriser le développement de l’arbre et la biodiversité y compris celle du sol. Ce concept est utilisable dans les projets de réaménagement urbain afin de bien intégrer la déconnexion des eaux de ruissellement du réseau d’assainissement unitaire ainsi que leur infiltration dans des espaces urbains restreints.
La tranchée de Stockholm est un aménagement sous voirie d’un lit de pierre et de terre végétale alimenté en eaux pluviales par un puits d’infiltration, et accompagné de fosses de plantation d’arbres. La fosse est continue et permet ainsi aux arbres de bien se développer grâce à un sol bien aéré et à forte porosité, et bien alimenté en eau grâce aux eaux de pluie.
Les revêtements perméables
Parmi le large choix de revêtements perméables, on distingue 3 catégories qui peuvent, selon le matériau choisi, être végétalisées ou non. Les revêtements perméables sont choisis en fonction de leur utilisation (voiture, piéton, cyclable accessibilité PMR...), des charges qu’ils supporteront, des usages et de la fréquentation des espaces.
Avantages
+ Aménagement sans imperméabilisation
+ Lutte contre les îlots de chaleur urbains
Source : Plante et cité : Guide "Revêtements perméables des aménagements urbains : Typologie et Caractéristiques techniques"
Les ouvrages enterrés
Les ouvrages enterrés sont réalisés uniquement lorsque la réalisation d’ouvrages à ciel ouvert n’est pas possible ou suffisante pour gérer la totalité du volume de stockage nécessaire.
Ils permettent de stocker temporairement les eaux de ruissellement et de les évacuer soit par infiltration dans le sol par les parois verticales (infiltration horizontale) et par le fond de l’ouvrage (infiltration verticale), soit vers un exutoire (fossé, cours d’eau, réseau), . Ces deux modes d’évacuation peuvent être combinés (infiltration/régulation).
Il existe une grande diversité de dispositifs comme les puits d’infiltration, les tranchées d’infiltration, les bassins enterrés, les chaussées à structure réservoir….